Dix jours après le terrible mouvement de foule survenu lors d’un match de football à Nzérékoré, les plaies restent ouvertes, et les questions nombreuses. Ce 1er décembre 2024, une finale du Tournoi de la Refondation, organisée en hommage au président Mamadi Doumbouya, s’est transformée en un cauchemar indescriptible. La bousculade, provoquée par une foule immense et une mauvaise gestion des flux, a causé des pertes humaines considérables.
🔹 Un Bilan qui Divise
- Bilan officiel : Le gouvernement maintient un chiffre de 56 morts depuis plusieurs jours, un nombre jugé irréaliste par de nombreux observateurs.
- Chiffres des ONG : Les organisations locales de défense des droits humains ont recensé plus de 150 morts, dont une grande majorité d’élèves et d’apprentis âgés de moins de 18 ans. Ces ONG travaillent méticuleusement, identifiant les victimes famille par famille, et dénoncent un manque de transparence des autorités.
🔹 L’Indignation des Familles et des ONG
Pour les familles des victimes et les ONG, l’absence de sanctions envers les organisateurs du tournoi est une offense. Les organisateurs sont connus de tous, mais aucune mesure disciplinaire n’a été prise. Le Collectif des ONG de Nzérékoré déplore également un manque de communication officielle sur les causes exactes de la tragédie et l’inaction pour empêcher que de tels drames se reproduisent.
🔹 Appels à une Enquête Indépendante
Sur le plan politique, les critiques fusent. Souleymane Souza Konaté, chargé de communication de la coalition ANAD, a exigé une enquête indépendante, en rappelant que des commissions similaires, comme celles mises en place pour l’enlèvement de Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah, n’ont jamais abouti à des résultats concrets.
« Les organisateurs de cet événement sont identifiés, et ils doivent porter l’entière responsabilité de cette tragédie », a-t-il déclaré.
🔹 La Position du Gouvernement
Le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, s’est défendu en affirmant qu’aucune conclusion hâtive ne devait être tirée avant la fin des enquêtes judiciaires en cours. Il a également souligné les défis liés à la culture des mobilisations massives en Guinée, souvent marquées par des drames similaires.
« Il faut attendre les conclusions de l’enquête avant de tirer des conclusions ou de pointer du doigt qui que ce soit. Quand il y a une tragédie, cela ne signifie pas automatiquement que les organisateurs sont responsables », a-t-il ajouté.
🔹 Un Silence Médiatique Troublant
Depuis le 5 décembre, les reportages sur la tragédie de Nzérékoré ont disparu des journaux télévisés guinéens, alimentant davantage le scepticisme du public. Cette absence de communication renforce le sentiment d’opacité dans la gestion de ce drame.
🔹 Les Enjeux à Venir
Au-delà de la gestion immédiate de cette crise, cette tragédie met en lumière des lacunes systémiques dans l’organisation des événements publics, la gestion des foules, et le respect des normes de sécurité. Elle pose aussi la question de la transparence et de la responsabilité des autorités face à des catastrophes de cette ampleur.
Le peuple guinéen attend des réponses claires et des actions concrètes pour honorer la mémoire des victimes. L’histoire de Nzérékoré est un rappel douloureux de l’urgence d’améliorer la gouvernance et la sécurité dans le pays.
Que ces pertes humaines ne soient pas oubliées, et qu’elles inspirent des réformes durables pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise.
#Guinée #Nzérékoré #Tragédie #Football #DroitsHumains #Justice #Sécurité