Ce mercredi 27 novembre, le Parlement européen à Strasbourg vote pour confirmer la nouvelle composition de la Commission européenne. Ce scrutin crucial se déroule dans un climat de divisions et de tensions politiques, en raison notamment de la nomination de Raffaele Fitto, membre du parti d’extrême-droite Fratelli d’Italia, comme vice-président de la Commission.
Un vote controversé
La nomination de Fitto, proposé par la Première ministre italienne Giorgia Meloni, a provoqué une fracture au sein des groupes parlementaires européens. Les Socialistes, Libéraux et Verts, qui avaient initialement juré de maintenir un cordon sanitaire autour des formations d’extrême-droite, ont finalement accepté l’accord. Cette décision a suscité de vives critiques, notamment de la part de Manon Aubry, eurodéputée insoumise, qui dénonce :
« Une Commission qui symbolise la fin du cordon sanitaire et une coalition entre la droite et l’extrême-droite. »
Un basculement politique historique
Marie Toussaint, eurodéputée écologiste, parle d’une « rupture historique » :
« On désigne vice-président de la Commission une personnalité issue d’un parti néo-fasciste. Cela crée un précédent tragique pour l’Europe démocratique. »
Cette évolution reflète une tendance au recentrage vers la droite du paysage politique européen, à laquelle s’ajoute la réduction des responsabilités d’Olivér Várhelyi, commissaire hongrois proche de Viktor Orbán. Malgré cette concession, les eurodéputés de gauche et des écologistes jugent ces ajustements insuffisants.
Les enjeux de l’accord
Malgré les critiques, certains soutiens à la Commission, notamment dans les groupes Renew et Socialistes, défendent l’accord de coalition. Selon Valérie Hayer, présidente de Renew :
« L’accord vise à consolider une coalition pro-européenne centrale pour le Parlement, tout en maintenant Ursula von der Leyen libre dans ses choix pour la Commission. »
Une Europe en mutation
Alors que la composition de cette nouvelle Commission sera déterminante pour les politiques à venir, ce vote marque un tournant pour l’Union européenne, où les lignes rouges traditionnelles face à l’extrême-droite semblent s’effriter.
Le résultat du vote, attendu à la mi-journée, déterminera si ce nouveau collège de commissaires entrera en fonction le 1er décembre prochain. Un moment clé pour l’avenir politique de l’UE.