La décision du Tchad de dénoncer son accord de défense avec la France, annoncée le 28 novembre 2024, semble résulter de plusieurs tensions accumulées entre les deux pays.
Contexte et tensions récentes
- Manque de soutien militaire :
- Lors d’une attaque majeure de Boko Haram contre une base militaire tchadienne fin octobre, Ndjamena reproche à la France de n’avoir ni partagé les informations dont elle disposait ni apporté d’appui aérien demandé. Ce manque de collaboration a été perçu comme un abandon stratégique par le Tchad.
- Relations diplomatiques tendues :
- La visite en septembre du président tchadien Mahamat Idriss Déby en France, marquée par des enquêtes sur des biens présumés acquis par la famille Déby, avait déjà mis à mal la relation bilatérale.
- Désaccords sur le Soudan :
- La France aurait insisté sur la neutralité du Tchad dans le conflit soudanais, l’accusant de soutenir les rebelles du général Hemedti, ce que le Tchad dément. Cette intervention a été perçue comme une ingérence.
- Demandes de report électoral :
- Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, aurait recommandé de repousser les élections législatives et locales prévues le 29 décembre 2024 pour plus d’inclusivité, provoquant une forte irritation chez Mahamat Idriss Déby.
Une réaction inattendue
Bien que la rencontre entre les deux parties semblait s’être déroulée sans heurt, la décision tchadienne de rompre l’accord de défense a surpris Paris, révélant une dégradation des relations bilatérales plus profonde qu’anticipée.
Cette dénonciation marque un tournant dans la coopération entre la France et l’un de ses alliés stratégiques en Afrique centrale, laissant planer des incertitudes sur l’avenir des relations entre les deux pays.