Dans l’Extrême-Nord du Cameroun, de nombreuses familles peinent à enregistrer la naissance de leurs enfants, en particulier dans des zones reculées comme la commune de Mora, située à la frontière avec le Nigeria. Selon l’Unicef, environ 1,5 million d’enfants au Cameroun ne disposent pas d’actes de naissance, un problème qui est particulièrement accentué dans cette région en raison de la situation sécuritaire liée aux attaques de Boko Haram.
Afin de remédier à cette situation, les autorités locales ont mis en place des initiatives innovantes. L’une des mesures clé est le déploiement d’agents recenseurs qui se rendent directement dans les foyers, les écoles primaires et autres lieux communautaires pour enregistrer les nouveau-nés. Madi Abatchoua, un agent recenseur à Mora, raconte qu’il se rend fréquemment dans les villages pour enregistrer les naissances. Grâce à cette approche, le taux d’enregistrement dans la commune est passé de moins de 9 % à plus de 50 %.
Cette initiative vise à redonner une identité légale aux enfants et à ceux qui ont perdu leurs documents d’identité à cause des déplacements forcés. De plus, les autorités locales travaillent avec l’Unicef et le gouvernement pour améliorer l’enregistrement des naissances, en particulier parmi les populations déplacées et les enfants vivant dans des conditions difficiles.
La campagne « MyName » lancée par l’Unicef et soutenue par les autorités camerounaises joue un rôle central dans cet effort d’identification, visant à résoudre le manque de documents d’identité dans la région, et à permettre aux enfants d’accéder à des services de santé, d’éducation et à d’autres droits fondamentaux.