Le film mexicain No nos moverán, réalisé par Pierre Saint-Martin Castellanos, sort en France le 11 décembre 2024. Ce long-métrage raconte l’histoire de Socorro, interprétée par l’actrice mexicaine Luisa Huertas, qui cherche à venger son frère, tué lors du massacre de Tlatelolco en 1968. Le film explore les thèmes de l’oubli, du pardon et du poids du passé.
Un passé lourd à porter
Le film commence avec des archives du massacre de Tlatelolco, événement tragique où des centaines de manifestants, principalement des étudiants, ont été tués par les forces de sécurité mexicaines. Socorro, une avocate, vit avec les fantômes du passé : le souvenir de son frère Jorge (Coque), mort ce jour-là, hante son quotidien. Elle vit dans un appartement avec sa sœur, son fils, sa belle-fille, et une colombe, qu’elle a appelée Coquita en hommage à Coque. Malgré les années, Socorro est déterminée à découvrir la vérité sur la mort de son frère et à rendre justice.
Le poids du passé et la quête de justice
Le film suit Socorro, qui, avec son caractère flamboyant et déterminé, lutte contre la corruption du système judiciaire mexicain. Le personnage de Socorro, inspiré de la mère du réalisateur, est une figure de résistance, un personnage complexe, loin des conventions sociales. Elle est prête à tout pour venger son frère, n’hésitant pas à recourir à des méthodes peu orthodoxes pour obtenir justice, y compris le chantage et la manipulation. Cependant, cette quête de vengeance la conduit à des dilemmes moraux qui soulignent le poids du passé et la nécessité de pardonner.
Un mélange de genres
Le réalisateur mêle plusieurs registres pour raconter cette histoire poignante. Tout en empruntant au film noir avec des effets visuels marqués, il introduit également des touches de burlesque, créant un contraste avec la gravité du sujet. Le personnage de Siddartha, un jeune voyou inspiré du célèbre Cantinflas, ajoute une dimension comique et décalée. Cependant, le film réserve des surprises, notamment un retournement de situation qui remet en question la notion de justice et d’oubli.
Un hommage à la résistance et au pardon
Le titre No nos moverán (Nous ne céderons pas), qui fait référence à une chanson emblématique de la lutte pour les droits civiques, incarne l’esprit de résistance face à l’oppression. À travers le parcours de Socorro, le film explore l’idée que, si oublier les morts est un péché, le pardon et la réconciliation sont essentiels pour se libérer du fardeau du passé.
Le film a été salué lors des rencontres Cinélatino de Toulouse, où il a remporté plusieurs prix, et a également reçu des distinctions au Mexique. Avec une performance remarquable de Luisa Huertas, No nos moverán invite à la réflexion sur la justice, la mémoire et le pardon.