L’ex-directeur général du Crédit Suisse, Tidjane Thiam, a récemment pris la parole pour exprimer ses préoccupations concernant la gestion actuelle de la Côte d’Ivoire sous le leadership du président Alassane Ouattara. Dans une série de déclarations, Thiam, une figure influente dans le milieu économique international, n’a pas mâché ses mots. Il a sévèrement critiqué la manière dont les affaires nationales sont conduites, qualifiant le système politique et économique du pays de « laissant à désirer ».
Des Réserves Sur le Système Politique et Économique du Pays
Tidjane Thiam a pointé du doigt plusieurs dysfonctionnements dans le modèle de gouvernance de la Côte d’Ivoire. Il a notamment fait référence à une concentration du pouvoir et un manque de réformes substantielles qui, selon lui, entravent la véritable croissance économique et la stabilité politique à long terme. « Ce système ne permet pas à la Côte d’Ivoire de se projeter de manière durable dans l’avenir », a-t-il déclaré, ajoutant que le pays pourrait souffrir des conséquences d’une gestion à court terme, centrée davantage sur des enjeux immédiats que sur des projets à long terme.
Loin de se limiter à des critiques générales, Thiam a abordé des questions spécifiques, notamment l’absence de transparence et d’efficacité dans certains secteurs-clés de l’économie. Il a évoqué des pratiques de gouvernance qui manquent d’inclusivité, et a souligné l’importance de réformes économiques et politiques en profondeur pour assurer un véritable développement durable.
Un Appel à des Réformes Structurelles
L’ancien ministre de la Planification et du Développement de la Côte d’Ivoire a insisté sur la nécessité d’un renouveau dans la gestion des ressources publiques et la mise en place d’une véritable gouvernance inclusive. « Il est crucial que nous repensions la manière dont l’État fonctionne, en faisant place à une véritable décentralisation et en permettant à davantage d’Ivoiriens de participer à la prise de décision », a-t-il ajouté.
Un Témoin Privilégié du Changement
Thiam, qui a connu une ascension spectaculaire à l’international, fait partie de ces Ivoiriens qui ont eu un pied dans le monde de la haute finance et de la politique, mais aussi un pied dans le pays. Ce parcours unique lui donne une perspective particulière sur les défis du pays. Dans ses interventions, il n’a pas hésité à faire des parallèles avec les grandes économies mondiales, soulignant que la Côte d’Ivoire avait un potentiel considérable, mais qu’il était freiné par un manque de réformes structurelles et une gestion trop centralisée.
Thiam a également souligné l’importance de renforcer l’éducation et de favoriser l’entrepreneuriat pour offrir des opportunités aux jeunes générations, qui sont de plus en plus confrontées à des défis d’insertion professionnelle.
Une Réflexion Constructive mais Critique
Bien que ses propos aient été perçus comme critiques à l’égard du président Alassane Ouattara, Tidjane Thiam n’a pas seulement critiqué sans proposer des solutions. Il a appelé à un dialogue national qui inclurait non seulement les partis politiques traditionnels, mais aussi la société civile, les jeunes et les entrepreneurs, pour une véritable refonte de la gouvernance et des priorités nationales.
Thiam a ainsi mis l’accent sur la nécessité d’un système de gouvernance plus transparent et plus adapté aux réalités économiques actuelles. Pour lui, il est impératif que la Côte d’Ivoire passe d’un modèle de gouvernance centralisé et paternaliste à un modèle plus démocratique et décentralisé.