Depuis plusieurs jours, des manifestations pro-européennes secouent la Géorgie, où des dizaines de milliers de citoyens protestent contre la décision du gouvernement de suspendre le processus d’intégration à l’Union européenne. Le gouvernement géorgien, dirigé par l’oligarque Bidzina Ivanichvili et son parti « Le rêve géorgien », a pris cette décision après une série de tensions avec l’UE et la Russie. En réponse, les manifestants, soutenus par des secteurs pro-européens de la population, exigent un retour sur la voie européenne. Cette crise, bien que distincte de celle en Ukraine, rappelle la révolte de l’Euromaïdan en 2013-2014.
Les manifestations ont dégénéré en violences, faisant 21 blessés parmi les policiers le 1er décembre 2024. Des affrontements ont éclaté entre les forces de maintien de l’ordre et les manifestants, et malgré la répression, des milliers d’opposants ont persisté, occupant les rues de la capitale, Tbilissi, pour exiger des réformes. La présidente Salomé Zourabichvili, au début perçue comme proche du pouvoir en place, a pris une position ferme en faveur du peuple, s’engageant à organiser de nouvelles élections parlementaires. Cette décision a renforcé les espoirs des manifestants qui voient en elle un symbole de résistance face à l’influence russe.
La situation a des résonances profondes avec le Maidan ukrainien, où un pouvoir prorusse a rejeté l’intégration européenne, ce qui a conduit à des manifestations massives et à une révolte populaire. En Géorgie, la Russie joue également un rôle crucial, en soutenant le régime d’Ivanichvili, et en menaçant d’intervenir militairement si le pays poursuit son rapprochement avec l’Occident. Le Kremlin a déjà exprimé son inquiétude, comparant les événements géorgiens à ceux de l’Ukraine en 2014. Pourtant, malgré la répression et les risques de déstabilisation, une majorité de la population géorgienne reste déterminée à poursuivre son rêve européen, alimentant ainsi un conflit intérieur qui pourrait profondément marquer l’avenir de la Géorgie.
La situation demeure incertaine et pourrait évoluer rapidement, avec la présidente Zourabichvili cherchant à stabiliser le pays tout en négociant une issue politique qui puisse satisfaire les aspirations pro-européennes tout en évitant une confrontation directe avec la Russie.