Le programme de fourniture d’électricité par deux navires-centrales, mis en place par la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG) en partenariat avec la société turque Karpowership, a été suspendu fin novembre par les autorités gabonaises. Ce projet, destiné à pallier les fréquents délestages d’électricité, est au cœur d’un litige entre les deux parties.
Le contrat, signé en mai 2024, prévoyait l’implantation de deux navires à Libreville pour produire de l’électricité via des centrales flottantes. Les navires, amarrés à Alénakiri, étaient prêts à fonctionner, avec une équipe de 90 personnes, dont un tiers de Gabonais formés par Karpowership. Cependant, à la veille de la mise en service des installations, le ministère gabonais de l’Énergie a suspendu l’accord, invoquant des « insuffisances » et des préoccupations relatives à la viabilité du projet.
Les autorités gabonaises soulignent des problèmes financiers majeurs, notamment les coûts de l’électricité fournie par Karpowership, jugée trop élevée pour une SEEG déjà lourdement endettée. Une commission spéciale a été mise en place pour évaluer la situation.
Karpowership, de son côté, défend avoir respecté toutes ses obligations contractuelles, bien que la société admette faire face à des « défis imprévus » sans donner plus de détails. Cette affaire, hautement sensible, est suivie de près au Gabon, où l’approvisionnement en énergie reste une priorité pour le gouvernement.