Depuis deux mois, l’université Marien Ngouabi, unique institution publique d’enseignement supérieur au Congo-Brazzaville, est paralysée par une grève des enseignants. Ce mouvement a été déclenché le 1er octobre 2024, à la suite de revendications portant sur des arriérés de salaires accumulés et le non-paiement des heures supplémentaires, certains remontant à 2018. Malgré un paiement partiel d’un mois de salaire par le gouvernement, les enseignants, réunis sous l’égide de l’intersyndicale, jugent cette réponse insuffisante et continuent de réclamer une solution complète à leurs doléances.
Jean-Didier Mbelé, président de l’intersyndicale, souligne que le gouvernement n’a pas honoré ses engagements et insiste sur l’urgence d’entamer des négociations : « La balle est dans le camp du gouvernement. Nous ne demandons qu’un dialogue sérieux et des actions concrètes pour régler cette situation. »
Cette grève est la deuxième de l’année 2024. Un précédent mouvement en juillet avait duré plus de quarante jours sans apporter de réponses pérennes. Les enseignants appellent à un effort de l’État, qui assure la régularité des salaires des autres fonctionnaires, pour faire de même avec le personnel universitaire.
Pour les étudiants, la situation devient critique. Privés de cours depuis des mois, beaucoup craignent une année blanche. Sous couvert d’anonymat, l’un d’entre eux exprime son désarroi : « Nous avons déjà perdu trop de temps. Si cette grève perdure, nos espoirs d’avancer dans nos études s’effondrent. »
Le contexte global met en lumière des problèmes structurels persistants dans la gestion de l’enseignement supérieur au Congo. Entre financement insuffisant et absence de dialogue social efficace, cette crise reflète un malaise plus profond. Les étudiants, enseignants et même des observateurs appellent le gouvernement à prioriser l’éducation pour éviter d’hypothéquer l’avenir de la jeunesse congolaise