La Belgique, en raison de divergences internes, ne pourra pas rejoindre la France dans sa tentative de former une minorité de blocage contre l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur. C’est ce qu’a confirmé mardi le ministre fédéral de l’Agriculture, David Clarinval, lors d’une interview sur LN24.
Des divisions entre les Régions
David Clarinval a expliqué que les divergences politiques entre la Flandre et les Régions francophones empêchent la Belgique d’adopter une position unanime sur cet accord controversé. Tandis que les partis francophones réclament l’introduction de « clauses miroir » pour imposer aux produits importés du Mercosur les mêmes normes sanitaires, phytosanitaires et de production qu’en Europe, les partis flamands, notamment la N-VA, sont plus favorables à l’accord. Ils y voient des opportunités économiques, notamment pour le port d’Anvers.
Un accord de longue date en discussion
Les négociations autour de cet accord, impliquant l’Union européenne et quatre pays d’Amérique du Sud (Brésil, Argentine, Paraguay et Uruguay), durent depuis plus de 20 ans. Bien que l’accord soit global, l’opposition se concentre principalement sur les questions agricoles, particulièrement sensibles dans des pays comme la France.
Un accord technique a été récemment conclu entre les négociateurs, ouvrant la voie à une signature possible par la Commission européenne au sommet du Mercosur, prévu cette semaine à Montevideo, en Uruguay.
Une position belge d’abstention
Face à cette situation, David Clarinval a déclaré que la Belgique devrait probablement s’abstenir lors du vote. Il a précisé :
« Faute d’accord entre toutes les Régions et avec le Fédéral, ça se résumera par une position probable d’abstention de la Belgique. On ne pourra donc pas rejoindre les Français qui cherchent une minorité de blocage, on ne pourra pas non plus soutenir le texte en l’état. »
La France isolée
Alors que la France, sous pression de ses agriculteurs, tente de bloquer le projet d’accord, d’autres pays comme l’Allemagne et l’Espagne militent activement pour sa conclusion. La position d’abstention de la Belgique risque donc de renforcer l’isolement de la France sur ce dossier.