Le 26 novembre 2024, au tribunal, Nina, la collégienne de 17 ans qui avait faussement accusé Samuel Paty d’avoir montré des caricatures de Mahomet nu, s’est excusée auprès de la famille du professeur assassiné. Son témoignage est intervenu dans le cadre du procès de huit personnes accusées d’avoir joué un rôle dans l’assassinat de Samuel Paty, tué en octobre 2020 après que des accusations mensongères ont circulé à son sujet.
Des excuses émouvantes mais tardives
La jeune fille, vêtue d’une jupe plissée et d’un gilet noir, a pris la parole timidement. Elle a exprimé ses excuses à la famille de Samuel Paty, s’excusant de « avoir détruit leur vie » à cause de ses mensonges. En larmes, elle a expliqué qu’elle avait fabriqué l’histoire de caricatures de Mahomet pour justifier son exclusion du collège, après avoir été sanctionnée pour son comportement.
Le rôle du père et des complices
Nina a révélé qu’après son exclusion, elle avait raconté à sa mère que Samuel Paty avait montré des caricatures en classe, ce qui l’avait poussée à porter plainte contre lui. Ce mensonge a rapidement été amplifié par son père, Brahim Chnina, et des militants islamistes comme Abdelhakim Sefrioui, qui ont diffusé la fausse accusation sur les réseaux sociaux. Nina a reconnu qu’elle était « perdue » et ne savait plus comment gérer son mensonge, affirmant que, malgré l’escalade des événements, elle n’avait pas su revenir sur ses propos.
Un retournement de situation
Dans un témoignage chargé d’émotions, Nina a également exprimé ses regrets vis-à-vis de son père, qu’elle accuse d’avoir été manipulé par sa version des faits. Elle a conclu en disant que si quelqu’un devait être condamné, c’était elle et non les accusés présents dans le box. Toutefois, son changement de position a été critiqué par l’avocate de la famille Paty, Me Virginie Le Roy, qui a souligné les contradictions dans ses déclarations passées et actuelles.
Ce procès met en lumière les conséquences dramatiques des fausses accusations, et le rôle crucial joué par certaines personnes dans la propagation de la haine qui a mené à la tragique mort de Samuel Paty.