Le 11 décembre 2021, Samuel Eto’o, figure emblématique du football africain, devenait président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), porteur d’un message de renouveau pour le football camerounais. Cependant, trois ans plus tard, son mandat semble marqué par de nombreuses désillusions, avec des promesses non tenues et une gestion controversée.
Les promesses non tenues
L’une des grandes promesses de Samuel Eto’o était un contrat avec un équipementier « révolutionnaire » pour les Lions Indomptables. Pourtant, au lieu de grandes marques, c’est avec l’entreprise obscure One All Sport qu’il a signé un partenariat qui n’a pas abouti comme prévu. Résultat : l’équipe nationale évolue sans équipementier officiel, un fait inédit pour une nation au riche héritage footballistique.
De même, les infrastructures promises, dont sept stades modernes et un siège flambant neuf pour la Fécafoot, sont restées inexistantes, à l’exception d’un bâtiment inachevé à Yaoundé, symbole de l’échec de la gestion d’Eto’o.
Gouvernance et divisions internes
Sous la présidence d’Eto’o, la gouvernance de la Fécafoot a été marquée par une forte opacité et des tensions internes. La reprise tardive du championnat national après une suspension de sept mois a exacerbé les divisions et mis en lumière une administration inefficace. Le football, qui a longtemps été un facteur d’unité nationale, est devenu source de discorde.
Un échec annoncé
En 2023, le livre de Jean-Bruno Tagne, L’Arnaque, avait déjà dénoncé les failles de la gestion d’Eto’o, le qualifiant de dirigeant mal préparé. Aujourd’hui, après trois ans de mandat, les critiques se confirment et l’ouvrage semble prophétique.
La tentation du pouvoir éternel
À un an de la fin de son mandat, Samuel Eto’o semble vouloir prolonger son règne. Cependant, comme le souligne Tagne, la durée d’un mandat ne garantit pas le succès, comme en témoigne la longévité du pouvoir de Paul Biya au Cameroun. Au lieu de se concentrer sur une gestion prolongée, Eto’o pourrait tirer des leçons de son passage et se tourner vers des projets plus alignés avec ses compétences.
L’espoir d’un renouveau
Malgré cet échec, l’espoir d’un avenir meilleur pour le football camerounais demeure. Le pays continue d’attendre l’émergence de leaders plus compétents et visionnaires pour restaurer la grandeur du football camerounais. L’héritage d’Eto’o, lui, reste suspendu entre sa gloire passée sur les terrains et les déceptions de son mandat à la tête de la Fécafoot.