Le géant suisse du négoce Trafigura, déjà impliqué dans plusieurs affaires, fait face à une nouvelle fraude de grande ampleur, évaluée à 1,1 milliard de dollars. Ce scandale, révélé en octobre 2024, concerne des opérations en Mongolie, où Trafigura est un fournisseur majeur de carburant.
Selon des enquêtes internes et externes menées fin 2023, les mauvaises pratiques se seraient déroulées sur cinq ans. La fraude impliquait des partenaires locaux, dont Lex Oil, principal client de Trafigura dans le pays, qui aurait accumulé une dette massive. Trafigura fonctionnait sur un modèle de vente à crédit, où les remboursements dépendaient des paiements reçus par ses partenaires locaux. Cependant, ces derniers auraient non seulement retardé leurs paiements, mais aussi fourni des factures gonflées basées sur de faux documents, aggravant les pertes.
L’enquête a conduit à la suspension de plusieurs employés d’Oulan-Bator, tandis que Trafigura qualifie ces pratiques de « manquements graves ». Le groupe a déjà provisionné le montant de 1,1 milliard de dollars pour couvrir ce préjudice.
Cette affaire survient à un moment délicat pour Trafigura, quelques semaines avant le procès pour corruption prévu en Suisse, et à la veille de la prise de fonction de son nouveau directeur général. Elle illustre les risques inhérents aux « chaînes complexes de transactions » dans le négoce de matières premières et soulève des questions sur les systèmes de contrôle interne du géant suisse.
Ces événements pourraient marquer un tournant pour Trafigura, déjà sous les projecteurs pour des scandales similaires dans d’autres pays. Une fois de plus, le groupe est confronté à des défis majeurs pour restaurer sa réputation et améliorer sa gouvernance.