La visite officielle de Joe Biden en Angola, qui s’est déroulée début décembre 2024, représente un moment marquant dans les relations entre les États-Unis et l’Afrique. Ce voyage est notamment symbolique, puisqu’il pourrait être le dernier de son mandat à l’étranger. Il a choisi l’Angola pour une raison stratégique : le pays d’Afrique australe est devenu un partenaire crucial pour les États-Unis, non seulement en raison de sa position géopolitique, mais aussi en raison de l’envergure d’un projet infra-structurel majeur qui y prend forme : la réhabilitation du corridor de Lobito.
Ce projet ferroviaire, soutenu par les États-Unis, l’Union européenne et des partenaires privés, vise à relier la République Démocratique du Congo (RDC), riche en ressources minières, à la côte atlantique angolaise via le chemin de fer. Le corridor de Lobito représente un axe stratégique pour améliorer les échanges commerciaux en Afrique centrale, et est essentiel pour renforcer l’intégration régionale, notamment en facilitant l’exportation des minerais de la RDC vers les marchés internationaux.
La réhabilitation de ce corridor ferroviaire, d’une longueur de 1 300 km, a déjà permis de compléter une première phase. L’objectif final est de rétablir la connectivité entre l’Angola, la Zambie et la RDC, mais également de renforcer les infrastructures économiques de toute la région. À terme, ce projet permettra d’améliorer l’accessibilité des ressources naturelles du Congo aux côtes africaines et, par extension, à l’économie mondiale, tout en contribuant à la stabilisation de la région.
L’importance de ce projet n’est pas seulement économique. Sur le plan diplomatique et stratégique, il marque un renforcement des relations entre les États-Unis et l’Angola. Les relations bilatérales se sont sensiblement améliorées sous la présidence de João Lourenço, notamment après la visite de ce dernier à Washington en 2023. Le pays d’Afrique australe est désormais perçu comme un allié clé dans la lutte contre les tensions en République Démocratique du Congo et dans la promotion de la sécurité et de la stabilité dans la région.
Pour les États-Unis, soutenir ce projet n’est pas seulement un investissement dans les infrastructures africaines, mais aussi un moyen de consolider leur influence sur le continent. Dans un contexte où la Chine et d’autres puissances mondiales cherchent à étendre leur présence en Afrique, Washington entend en effet consolider ses relations économiques et diplomatiques avec des pays stratégiques comme l’Angola, pour contrer l’influence croissante de Pékin.
En somme, la réhabilitation du corridor de Lobito est bien plus qu’un simple projet ferroviaire. Elle incarne un engagement stratégique des États-Unis envers l’Afrique centrale, tout en symbolisant le renouveau des relations entre Washington et Luanda. Ce projet est un modèle d’investissement et de coopération qui pourrait avoir des retombées considérables pour l’ensemble de la région.